Une mécresse de maternelle survit à la rentrée. Elle témoigne.
Les chats. Pardon my enthousiasme mais week-end J-1, quoi! I fucking did it! Woooohoooo!
Bon, c'était pas non plus une partie de rigolade mais quand je vois dans quel état j'étais l'année dernière franchement, quel progrès!! Alors comme je ne suis pas (si) chienne, au fond, voici mes trucs, astuces et facéties pour une rentrée plus sereine. Je les partage gratos. (Mais si tu veux payer une donation tu peux.)
- La méditation au réveil. Des fois c'est dur parce que j'ai juste envie de me jeter comme une hyène affamée sur mes galettes de riz à l'avocat à peine j'ouvre un oeil mais méditer en début de journée me fait vraiment du bien. Mon réveil sonne à 6h20 (quand la batterie de mon téléphone ne décède pas pendant la nuit comme c'est déjà arrivé deux fois depuis la rentrée...orozement que mon cerveau surpuissant sait se réveiller tout seul à la bonne heure...) donc 6h20, hop je me lève, je mets l'eau du thé à chauffer et pendant ce temps je fais 15 minutes de méditation avec Headspace avec mon casque sur les oreilles. Et après ça j'ai faim comme si j'avais du rester à jeûn pendant 3 heures pour une prise de sang :)
- Depuis l'année dernière, j'ai appris à relativiser. Je fais ce que je peux dans ma classe, il y a des choses qui ne sont pas de mon ressort. Je suis instit, pas magicienne. Et j'ai baissé mes exigences. On ne bosse pas en classe bilingue ou internationale comme on bosse dans une école de quartier avec des milieux sociaux souvent défavorisés. J'ai appris à lâcher du lest et à me demander ce que je pouvais vraiment apporter à ces gamins. Souvent c'est juste une forme de stabilité, des repères, des barrières et des limites qu'ils ne trouvent pas forcément à la maison. Des fois c'est vraiment chiant d'être une barrière 5 jours sur 7 mais ils en ont besoin, donc je fais.
- Je l'ai déjà dit mais au boulot je m'entoure de gens qui déconnent et ne jouent pas les instits (parce que ça, ça m'insupporte...) et j'essaie au maximum d'être celle qui fait rigoler les autres. Quite à passer pour la fracassée de service, quand je me tape des fous-rires avec ma copine V. (même si les autres nous regardent comme des débiles profondes) je me dis que je n'ai pas perdu ma journée. Mon équilibre à moi est primordial, l'an dernier j'ai passé kouasiment tout le premier trimestre à déprimer et à me rendre malade, et comme je l'ai déjà dit, aucun boulot ne mérite qu'on y laisse sa santé. Donc plus c'est difficile, plus je fais l'andouille. C'est ma façon d'évacuer le stress et de faire baisser la pression, y compris en classe. Et rigoler fait travailler mes abdos, chose que je ne ferais jamais autrement.
- Cette année j'ai abordé la rentrée de façon vraiment très cool. (On a changé de directrice et la nouvelle est vraiment sympa, ça change la vie et l'ambiance...) Zéro stress le premier jour, j'étais juste curieuse de voir qui allait débarquer dans ma classe, j'étais super détendue et souriante avec les parents, du coup le courant est passé tout de suite avec tout le monde. On est souvent le premier visage que les gens rencontrent dans leur journée, donc je me dis que quoi qu'il arrive, être souriante et avenante (même quand c'est un sourire 100% commercial) ça fait du bien à tout le monde, moi y compris.
- En classe je parle doucement. Déjà parce que je n'ai pas envie de me flinguer les cordes vocales mais parce que beaucoup de mes nains viennent de chez des instits qui parlaient super fort, donc leur niveau sonore habituel à eux est insupportable pour moi. Je passe donc en général le premier mois à essayer de baisser le volume. (Et rien que ça, c'est un boulot à temps plein...)
- A midi je me fais des repas totalement régressifs avec que des trucs que j'ai envie de manger, même si c'est juste une assiette de fruits comme aujourd'hui:
(Avec quand même un demi concombre à l'huile d'olive) Et le jour où j'ai envie de me manger un sachet de noix de cajou salées à 3000 calories, je le fais. La nourriture ne doit jamais être un stress, je me fais plaisir. Et si c'est pas équilibré à midi j'essaie de faire mieux le soir. Et si je n'y arrive pas, tampix.
- Quand j'y pense je fais un quart d'heure de méditation entre midi et deux aussi. Juste pour me poser.
- Quand je rentre du boulot le soir, mon premier geste à peine la porte fermée est d'envoyer valser mes chaussures, mon soutif et mon pantalon.
Avant je le faisais déjà dans l'ascenseur, tu vois j'ai progressé. Etant donné que je suis toujours assise en tailleur à mon ordi, j'enfile un pantalon mou ou un bas de pyjama et pour le reste, mes seins sont comme moi, ils ont besoin de se sentir libres et indomptables comme des poneys aquatiques.
- Cette année aucune culpabilité quand je n'arrive pas à bosser à la maison, ce qui est le cas 9 fois sur 10. J'ai donné depuis 8h du mat, en général, à 16 ou 17h, je sature, donc je fais totalement autre chose. Facebook, mon blog, candy crush, "Le Coeur a ses raisons" (je suis dans la saison 3) un ciné ou je bouquine sur mon lit. Tant pis si rien n'est préparé pour le lendemain, j'ai assez d'expérience pour être capable d'improviser. En plus souvent c'est ce qui marche le mieux, l'impro sauvage.
- Plus de thé après 17h, je carbure aux tisanes de mémé qui font dormir...
- Le petit verre de vin rouge le soir au dîner avec plein de glaçons, ça aussi ça me détend (et ma mamie faisait pareil.)
- Cette année j'ai repris tout de suite le ciné, (au lieu de dire oulala j'ai rien fait faut que je travaille). De toute façon je sais que le soir je n'y arrive pas, donc au lieu de procrastiner ET culpabiliser, autant aller voir un film ou sortir au restau :)
- Le jeudi c'est la journée de la semaine que je trouve la plus difficile, donc le jeudi soir, j'essaie de m'offrir un traitement spécial avec que des trucs qui me font plaisir. Un masque capillaire à l'huile de coco avant un shampooing, un ciné, un truc super bon à manger, une série, bref, je me récompense en me félicitant pour l'ensemble de mon oeuvre.
Voilà, en gros, mes petits trucs qui m'aident à me détendre et à faire passer ces premiers jours souvent difficiles. Et au lieu d'attendre le mercredi aprèm ou les week-ends comme je l'ai longtemps fait, j'essaie de me dire que je peux chaque jour faire un truc qui me plait et qui fera que ma journée aura été bonne même si au travail c'est difficile. (Petit rappel: une journée ne se limite pas au temps qu'on passe au boulot.) Je suis aussi incroyablement heureuse de n'avoir pas eu de migraine cette semaine, donc ça aussi ça me change la vie. Fingers crossed!
Et toi alors, c'est quoi tes trucs pour rester zen à la rentrée?