La face cachée

Sur Facebook et sur ce blog j'ai fait le choix de ne partager que le positif et ce qui me fait du bien à moi et aux autres. Le monde et les gens vont suffisamment mal pour ne pas en rajouter une couche ici. J'ai fait le choix de ne plus réagir émotionnellement sur les réseaux sociaux à toutes les horreurs qui arrivent acutellement, parce que pour moi, voir défiler sur les murs de mes contacts FB des communiqués BFM ou des chiffres relatant le nombre de morts de telle ou telle attaque ne me donnent qu'une impression d'amplification. Comme si je me le reprenais dans la tronche dix, vingt fois. Or une fois j'ai déjà du mal. Et à part augmenter le stress et exacerber une angoisse déjà suffisamment présente, ça ne sert à rien. Après, chacun gère sa peine comme il peut, simplement, je n'entre pas dans ce jeu-là parce que ce n'est pas ça que j'ai envie de partager. Et pourtant ce n'est pas faute d'être profondément bouleversée.

Il y a aussi cette phrase, qui me parle tellement: au lieu de combattre l'obscurité, faites la lumière. L'obscurité est partout, la haine, la violence, la folie sont partout. Je n'ai pas les moyens de combattre ça. En revanche, je peux faire la lumière. Être une lumière. A mon très petit niveau. Être une lumière pour moi, déjà. M'aimer, me pardonner, me consoler, être indulgente, douce, bienveillante, patiente. Tout ce que je fais pour moi se répercute forcément sur les autres. Des toutes petites choses. Faire sourire ou rire les gens avec mes conneries sur facebook ou ici, faire l'andouille dans la vraie vie comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. C'est précieux, de faire sourire quelqu'un. En ce moment plus que jamais. Prendre dans mes bras. Dire des mots doux. Dire aux gens que j'aime que je les aime, que j'ai envie de les voir, de partager avec eux quelques minutes, quelques heures. Faire tout ce que je peux pour que ma vie de maintenant soit belle et douce, surtout si tout devait s'arrêter demain. C'est ça ma résistance. Semer et faire pousser quelques graines de douceur et de joie là où je peux. Ca je sais le faire. 

Mais je ne suis pas infaillible. Il y a plein de moments où j'ai une boule au ventre, plein de moments où j'ai peur. Pour des conneries. Peur d'être dans des endroits où il y a des gens. Peur de ne pas être à la hauteur pendant cette semaine de vacances. Peur des moments où peut-être je n'aurai pas la bonne attitude parce que je ressens les choses de façon tellement viscérale que je ne sais pas toujours gérer mon stress, surtout en ce moment. Parce que même avec tout ce que je fais pour vivre avec cette anxiété, dans mes mots, dans mes paroles, dans le ton de ma voix, ça se sent que je flippe. Et je sais que dans ces cas-là C. le sent et que ça lui gâche son plaisir. Parce qu'on ne fonctionne pas du tout de la même façon. C'est quelqu'un de vachement cool qui s'adapte à tout, et moi non, je ne m'adapte pas à tout et des fois, ça va pas. Et je m'en veux de ne pas savoir m'adapter comme ça, surtout quand on est en vacances et ensemble 24h sur 24. Et plus je me dis qu'il va falloir que je surveille mes attitudes, mes réactions, plus je me mets la pression pour cette semaine de vacances. Ne pas râler, ne pas faire de commentaire négatif si quelque chose ne va pas, garder ça pour moi, ne pas flipper quand il y a plein de gens autour. J'ai l'impression de partir avec une liste de choses à ne pas faire longue comme mon bras. Alors que ça devrait être une semaine de détente, je me mets une pression de dingue pour ne pas lui gâcher sa semaine de vacances avec mon anxiété. Pourtant je sais que ça va me faire du bien à moi aussi de changer d'air. Mais j'ai l'impression de devoir surveiller tellement de choses...

Alors voilà, derrière mes youplaboumeries pour amuser la galerie (et pour m'amuser moi aussi, hein, en général c'est quand même très efficace) il y a aussi des choses parfois un peu compliquées à gérer. Je pleure non-stop depuis une heure, c'est la boule au ventre qui se dénoue, peut-être... Elle va être contente mon ostéo quand je vais débarquer chez elle comme ça tout à l'heure, je lui souhaite bien du courage.

Et je vous embrasse fort, comme d'hab.

C'était la minute "journal intime", sponsorisée par "OK magazine", si ça existe encore.

Comments

[graind'sel]

Au lieu de combattre l'obscurité, faites la lumière ! que j'aime cette pensée ! nous ne pouvons pas grand chose face à la barbarie de ce monde, mais là où nous sommes, nous pouvons faire naître un rayon de lumière, un sourire, un signe de consolation. Tu l'as si bien expliqué, j'adhère à 100%. Un jour il y a bien longtemps, j'ai décidé que je ne me coucherai plus jamais le soir sans avoir fait ce que j'appelle une petite BA (je n'ai pas été scout dans ma jeunesse !) Parce que c'est mon bonheur, mon bien-être qui est en jeu, bien égoïstement. Quand je fais un peu de bien à quelqu'un, je me fais du bien. Aussi simple que ça. Pas besoin de décrocher la lune, ce sont de tous petits trucs de la vie de tous les jours : un coup de fil, un mail à quelqu'un de malade, une petite visite, une tarte partagée, une aide au jardinage....( il faut avoir un peu de temps et ça je l'ai, ma retraite me le permet) Aujourd'hui ? j'ai juste emmené ma maman de 91 ans au restau, parce qu'elle aime ça. Et le plaisir était bien partagé !



Mais Vava, pour les vacances tu dois être à la hauteur de qui ou de quoi ? tu es à la hauteur tout simplement ! cool, cool, ton départ, ne te mets pas la pression ! il ne faut pas être d'accord sur tout quand on part à deux. On n'est pas obligé de passer 24H sur 24 toujours ensemble.L'une à envie de vagabonder, l'autre de flâner ou bouquiner, où est le problème ? Laisse venir ce temps béni des vacances, réjouis-toi pour tout ce que vous allez pouvoir partager, pour tout ce que vous allez pouvoir vivre en solo, une journée après l'autre, une heure après l'autre. C'est un temps propice au lâcher-prise. Tu passeras de très belles vacances Vava, j'en suis sûre, et C aussi !

[vava_]

au moment où j'écrivais cette phrase ça a fait tilt ;)

[marcopolette]

Chiche 😍!

[vava_]

c'est très juste ce que tu dis sur les ajustements du cerveau et c'est vrai que ça demande beaucoup d'efforts de changer comme ça de mode de vie surtout quand notre vie normale de tous les jours est très libre et très indépendante. Après je conçois parfaitement que vivre avec une personne hypersensible n'est pas facile, surtout dans des périodes où ça va moins bien... faudrait écrire un guide ;)

[marcopolette]

Ce n'est jamais facile de passer brusquement de la vie de tous les jours à la vie extra-ordinaire des vacances. Pour personne, crois-moi. Il faut forcément un temps d'adaptation pour se retrouver à deux plus longtemps que d'habitude, tout en sachant que c'est pour une période courte - du coup le cerveau se demande si ça en vaut bien la peine de faire cet effort de transformation passagère.

Le savoir c'est déjà faire baisser la pression de moitié, ça devient plus facile de se pardonner nos inévitables petites agaceries mutuelles.

Savoir aussi que ce serait pareil avec n'importe qui d'autre !

Pourquoi ne pas reprendre tes méditations en trouvant moyen d'y faire apparaître C. ?

En tout cas, humour et cool Raoul, tu n'as pas besoin d'être parfaite et C. non plus ! Enjoy !