Les messages du corps

Hier j'ai eu la pire crise de migraine de ces derniers mois. Un mal de tête insidieux dès 8 heures du matin avec des nausées de stress (j'appréhendais cette journée de reprise avec en plus au programme une grosse réunion à 12h30 ne me laissant pas le temps de rentrer déjeuner, et quand je suis obligée de manger à l'école c'est la migraine une fois sur deux...) bref, j'ai essayé de tenir le coup tant bien que mal, essayé d'être à peu près en état de parler lors de la réunion (pour un de mes cas avec tout le staff médical et psy) j'ai essayé de gérer les crises de colère et d'hystérie de la petite peste qui me fait tourner en bourrique depuis septembre, les 34° dans ma classe, et en rentrant chez moi je me suis jetée sur mon lit et suis restée immobile avec un coussin sur les yeux pendant 4 heures sans pouvoir tourner la tête ni avaler une goutte d'eau. Les seules fois où j'ai bougé c'était pour aller vomir. La douleur était abominable, je me suis même tapé des hallus (pendant 5 minutes quand je fermais les yeux je voyais des petits asticots bleus avec les lettres HO dessus...), une crise de spasmo, je n'ai même pas été capable d'attraper mon téléphone pour répondre aux sms de mon amoureuse. Bref, ça faisait un bail que je n'avais pas été aussi mal. Vers 20h j'ai quand même réussi à l'appeler à l'aide et on a du s'y prendre à plusieurs reprises pour me faire avaler un médoc effervescent gorgée par gorgée, couchée sur le carrelage froid de ma salle de bains devant les toilettes.... ( quand avaler une gorgée d'eau sans vomir devient un exploit...) Vers 23h la douleur a commencé doucement à s'atténuer et je me suis rendu compte que je crevais de soif et de faim, du coup je me suis avalé la moitié d'un paquet de chips (en général, après une grosse migraine il me faut beaucoup de sel.)

J'ai réussi à dormir un petit peu et ce matin je suis complètement ko avec de grosses douleurs dans la nuque, mais ça je pense que c'est le contre-coup d'hier. Evidemment je ne suis pas allée bosser dans cet état. Après une crise aussi violente il faut que je récupère. Mais une fois de plus mon corps m'a dit stop. Il me rappelle qu'on ne peut pas indéfiniment encaisser sans qu'à un moment ça pète. Cette année a été quand même particulièrement mouvementée. La mort de Lyloo, une rupture et une nouvelle histoire d'amour, un déménagement, des problèmes familiaux qui continuent, un boulot qui me pèse de plus en plus, j'ai beau essayer de vivre les choses du mieux possible les unes après les autres avec toute mon attention, les petites mesquineries et les pics d'agressivité que je vis au boulot en cette fin d'année ont je pense été la goutte de trop. Et ma tête m'a réclamé du calme et du silence. Du temps pour laisser reposer tout ça. Faire le point. Être dans l'accueil et le lâcher-prise. Ces dernières semaines j'ai besoin d'un refuge où je peux me préserver. Me protéger. Alors dans l'immédiat je l'ai puisque je suis chez moi, au calme, dans le noir, mais pour tenir jusqu'au 7 juillet il faut que j'arrive à intérioriser cet espace de sécurité et de calme et que je sois capable de m'y réfugier dans n'importe quelle condition. Me créer une bulle qui me protège. (J'ai tellement travaillé à en sortir et maintenant paradoxalement j'ai besoin de la reconstruire...)

En tous cas c'est un travail intéressant et je verrai si j'y arrive et si c'est efficace. Mais en attendant, un peu de repos et de calme.

Comments

[Stanne]

Je compatis...rupture, changements, déménagements, mal aux dents, au crâne et 34 degrés avec 30 gosses ... non ce n'est pas ta vie c'est la mienne...

Merci, lire la tienne m'aide à me sentir moins seule 😘