Où l'on reparle de préménopause.
Tu te souviens qu'il y a quelques temps j'ai décidé d'aborder ici un des principaux tabous concernant le corps féminin: la ménopause, et en l'occurence en ce qui me concerne, la préménopause. Période qui dure de 4 à 10 ans (grosso merdo) avant l'arrêt définitif des règles. Pourquoi j'en parle, primo parce que j'en chie quelque chose de bien et que deuxio je trouve ça pas normal qu'on ne soit pas prévenues de ce qui va nous tomber dessus. Je dis toujours que si les mecs avaient leurs règles (et donc devaient passer par la préménopause), les tampons seraient remboursés, il y aurait un congé octroyé tous les mois et la recherche aurait déjà pondu LE traitement miracle pour moins souffrir.
Car oui, la préménopause, mes poulettes, c'est de la douleur quasi-permanente. En tous cas en ce qui me concerne. Et tu sais que je suis pas une chochotte, avec mes migraines chroniques j'ai ma carte gold du club des warriors. Et depuis quelques semaines, j'ai donc en plus des bouffées de chaleur.
Yayyyyy! Les bouffées de chaleur, en fait, c'est très différent de ce que j'imaginais. (En tous cas pour l'instant, pitètre ça va changer, hein..) Car moi j'imaginais que d'un coup j'allais avoir super chaud comme quand on reçoit la canicule en pleine face et qu'on se met à transpirer des gouttes du front. Tu vois? Ben non, en fait. Mes bouffées de chaleur c'est un énervement intérieur. Qui monte des ovaires et qui fait comme si tout mon corps (mon ventre, mes bras, ma poitrine) allait péter un câble. Et c'est cet énervement intérieur qui fait que t'as chaud. Mais un autre type de chaud que le chaud du dehors. C'est un chaud du dedans. Même quand tu es super calme ou allongée. Et j'avoue que pour l'instant ça me surprend tellement qu'à chaque fois je rigole, j'informe le monde (entier) que j'ai une bouffée de chaleur et je dis waow c'est trop bizarre. Peut-être que dans 10 ans ça me fera moins rigoler mais pour l'instant je me dis que ma meilleure arme c'est l'humour. Oui, car la préménopause est une guerre sanglante (ou plutôt pas, d'ailleurs...) que j'ai bien l'intention de gagner. Avec mes armes personnelles qui sont donc l'humour, et l'acceptation plutôt que le blocage. Je réfléchis beaucoup à ça et je suis vraiment convaincue qu'aborder cette période de transition (vers ce qui est clairement une autre vie) de façon positive, bienveillante et avec humour peut vraiment changer les choses. N'oublie pas que les événements en eux mêmes ne sont pas pas importants, ce qui compte c'est la façon dont on les vit.
J'évoquerai le côté spirituel ultérieurement parce que je crois profondément qu'au lieu de considérer-comme le fait la société- les femmes ménopausées comme inutiles (puisque plus bonnes à la reproduction) et non séduisantes (puisque cheveux blancs, corps qui se transforme etc..) ce serait tellement mieux de voir en elle des femmes au sommet de leur puissance et de la connaissance de leur corps et leur mental (et c'est d'ailleurs bien pour ça qu'on les met au rebut, n'oublions pas que les femmes puissantes font peur au patriarcat...) J'ai donc décidé de tout faire pour aller vers ma ménopause dans cet état d'esprit et dans cette perspective en restant connectée à mon corps et à mes sensations quelles qu'elles soient. Cette phrase elle était très longue mais je sais que je peux compter sur tes capacités de synthèse et tes ressources intellectuelles lorsque les miennes flanchent. (Je suis en mode migraine depuis des jours, ça aussi on en parle tout de suite). Bref, si on se dit que certes c'est une période de merde, mais qu'on l'envisage comme une sorte de rite initiatique vers la sagesse et un statut de déesse de la féminité (ben oui, allons-y carrément), je pense qu'il est possible d'apercevoir la loumière au bout du tounnel.
Mais en attendant, dans ce tounnel, il y a des choses pas cool du tout du tout.
1. Les douleurs. PARTOUT. Pour moi le pire évidemment ce sont mes migraines qui explosent (et tu sais que je prends des médocs vraiment quand je suis à l'article de la mort parce qu'en plus le seul truc efficace (les triptans) me met dans un état second et qu'avec ça je tiens à peine debout.) Là au lieu de noter les jours de migraine je note les jours de pas migraine. C'est épuisant de souffrir autant.
Et en plus des migraines j'ai des douleurs articulaires monstrueuses. Ma nuque, depuis longtemps (quand je bouge la tête les gens à côté de moi qui n'ont pas l'habitude sursautent tellement ça fait du bruit) et la mâchoire (pour laquelle je suis allée voir une ORL tellement je pensais que j'avais un truc déplacé ou coincé...) Quand je mâche quelque chose je dois me tenir le côté gauche avec la main pour immobiliser tellement j'ai mal et mon maximum quand j'ouvre la bouche ça doit être 3 cms. Impossible de mordre dans une pomme, une carotte n'en parlons pas, et même le pain je dois couper en morceaux. Voilà pour la joie articulaire. Ca fait un mal de chien et si tu ne le sais pas ça peut être une source d'inquiétude. Heureusement que je fais du yoga quotidiennement, je pense que ça doit aider énormément et j'ose à peine imaginer dans quel état de je serais sans ça. Heureusement aussi que j'ai arrêté la course, là je crois que je marcherais avec un déambulateur.
Pour les douleurs donc, quand j'y pense je prends de l'harpagophytum. Sinon j'attends stoïquement...
2. Les bouffées de chaleur, donc. Je pense être vraiment au début niveau inconfort, même si j'en ai en ce moment plusieurs fois dans la journée. Et sincèrement tant que c'est supportable ça va. C'est pas pire qu'une migraine... (Quand on souffre tout le temps ce qui est bien c'est qu'on relativise les douleurs;) Et de toute façon j'aimerais dans la mesure du possible ne pas prendre de traitement hormonal substitutif. Je n'ai jamais pris d'hormones de ma vie, je ne voudrais pas commencer maintenant. Le corps baisse naturellement sa production d'hormones, c'est un phénomène normal et naturel à mon âge, je vais pas lui en coller en rab, en revanche je veille à ménager mes surrénales en bossant sur ma gestion du stress et mon alimentation. Là encore merci la méditation et le yoga qui font des miracles sur mon état général et mon mental. Je teste d'ailleurs en ce moment des petites méditations spéciales ménopause, il y en a des sympas, dont celle-là, mais elle est en anglais.
3. Les insomnies /la fatigue. Je n'ai jamais été aussi crevée de ma vie. Même en vacances il y a des jours où j'ai l'impression de ne pas réussir à porter mes bras. Et moi qui pensais profiter de ces vacances pour faire plein de choses, je me retrouve à faire des siestes à 11h du mat, à 13h ou à 17h tellement je suis claquée. Mon corps me demande clairement de ralentir donc je l'écoute. Du coup j'ai un rythme de lecture de dingue, vu tout le temps que je passe allongée... Les problèmes de sommeil en préménopause, c'est vraiment un grand classique et comme là aussi je ne prends jamais rien pour dormir (j'ai du prendre deux fois dans ma vie un quart de Xanax, je me suis réveillée fatiguée quand même et en plus j'ai eu mal à la tête toute la journée...) je garde ça vraiment pour quand je n'en peux plus après plusieurs nuits merdiques et quand je dois bosser. Là en vacances si je suis réveillée à 4h du mat je me lève et je fais des siestes en journée. Encore un avantage de ne pas dormir à deux, surtout quand on a toutes les deux des problèmes de sommeil, ce serait infernal. Là au moins on n'impose pas ça à l'autre.
Voilà pour les inconvénients principaux. Je te passe les baisses de moral, l'irritabilité (je ne supportais déjà pas les gens avant mais là c'est merveilleux, je pourrais tuer tous mes voisins, ceux qui fument sur les balcons d'à côté, ceux qui font du bruit après 22h, les motos qui pétaradent dans la rue, bref, call me The Queen of Love, heureusement que ma chérie est épargnée et qu'avec elle je continue à n'être qu'amour...), les ballonnements (j'avais commencé à écrire une chanson sur la mélodie de libérééée, délivréééée, ça s'appellait ballonnéééééée j'suis gonflééééée) la prise de poids au niveau du ventre et des hanches (mais ça franchement je m'en fous, il y a bien plus chiant- voir en haut- et il est hors de question que je me prive de quoi que ce soit, manger est mon unique raison d'être...), la peau des bras et des mollets qui se déssèche, etc...
Bref, tu vois qu'il y a de quoi se réjouir et que si personne te dit ça avant, quand ça t'arrive tu flippes. Ca veut pas forcément dire que ce sera plus facile mais au moins tu sais en gros à quoi t'attendre. Et c'est très perso, après, il y a des femmes qui ne supportent rien de tout ça et qui auront besoin de médocs, et d'autres qui essaient de faire sans jusqu'à ce que ça devienne intenable. C'est personnel tout ça et c'est à chacune de voir ce qui est le mieux pour elle. D'essayer, se tromper, changer d'avis. Moi j'essaie de voir ça comme une sorte de challenge, de faire preuve de second degré et surtout de rester zen. Et franchement, à part pour les migraines où c'est vraiment super dur parce que j'ai l'impression de ne plus en voir la fin, je trouve que je m'en sors plutôt pas mal. Et je suis bien motivée à l'idée de devenir une déesse du love surpuissante et pleine de sagesse au bout du tunnel avec mes beaux cheveux blancs, c'est un objectif sympa je trouve.
Et dans ma tête j'ai 6 ans et demie, c'est ça qui compte, en vrai, nan?
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F50%2F33%2F1193671%2F132424053_o.jpeg)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F11%2F92%2F1193671%2F130662544_o.jpeg)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F44%2F69%2F1193671%2F130554137_o.jpeg)
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)