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Onceuponahappytime
16 avril 2020

Gérer l'anxiété.

Alors tu remarqueras tout de suite (car tu es perspicace) que je n'ai pas dit supprimer ou combattre, mais gérer (comme on peut) parce que c'est déjà beaucoup et pour l'instant on va se contenter de ça si tu es d'accord. De toute façon tu sais c'est qui qui commande ici donc tu seras d'accord, je n'en doute pas.

Alors très sincèrement je défie King Kong de ne pas avoir eu un ou plusieurs moments de flip total au cours de ces dernières semaines. Je trouve d'ailleurs que c'est très caractéristique de cette période, cette alternance de moments où on a l'impression qu'on gère plutôt pas mal et ceux où on perd pied et où tout semble incertain voire complètement foutu. Etant moi-même en proie de temps en temps à quelques grosses montées d'anxiété (chez moi ce sont des difficultés à respirer, un manque d'oxygène, des fourmis dans les mains et le visage et l'impression que mon corps part comme si j'allais tomber dans les vapes), je vais juste partager quelques petites astuces qui marchent pour moi.

En gros chez moi (et je pense chez pas mal de monde...) l'anxiété actuelle est principalement liée à trois choses: l'inquiétude, l'incertitude et la restriction de liberté. L'inquiétude quant à la possibilité de tomber malade et que ça se passe mal pour moi et les gens que j'aime. L'incertitude de savoir si oui ou non je l'ai chopé (avant la fermeture des écoles je me suis quand même copieusement fait cracher dessus par des gamins malades pendant 15 jours) mais comme je n'ai fait qu'une journée de fièvre et de tête qui explose, et ma chérie trois jours, impossible pour l'instant de savoir si c'était ça ou pas. Sachant que 80% des gens contaminés sont asymptomatiques (ou très légèrement) le doute subsiste. Donc j'attends de pouvoir faire une sérologie un jour, en sachant que si c'est positif, ce sera déjà ça de stress en moins. (Mais apparemment c'est hyper compliqué niveau fiabilité, donc c'est pas pour tout de suite). L'incertitude aussi quant à la fin de tout ça. On sait qu'on va devoir faire avec ce virus pendant de très longs mois, même si je trouve que cette date du 11 mai aide un peu, au moins à se projeter. (Après, la réouverture des écoles, selon moi c'est pas fait parce que ça va être un merdier monumental. Mais bon, là n'est pas mon propos du jour...) Psychologiquement je me dis 15 jours et encore 15 jours. C'est con mais c'est moins dur que de me dire qu'il reste un mois de confinement. Celui là en tous cas. Avant le prochain... (et comme dit, le plus dur dans le confinement c'est la première année.)
Et enfin la restriction de liberté qui génère un climat terriblement anxiogène. Stresser quand je vais marcher au cas où j'aurais dépassé mon kilomètre autorisé et serrer les fesses chaque fois que je croise une voiture de flics... Les rares fois où je dois sortir faire des courses, en termes de prise de risques et de stress, pour moi c'est comme plonger à 100m de profondeur dans un repère de requins sans oxygène. Avec la petite musique des "Dents de la mer" mélangée à celle de "Psychose" chaque fois qu'un humain m'approche. La dernière fois je me suis tapé un début de crise d'angoisse au Simply à cause de cons sans masques qui me collaient à 15 cms, crise d'angoisse que j'ai d'ailleurs plutôt vite réussi à canaliser. Chaque acte de la vie quotidienne est devenu si compliqué... Et bêtement, on en est tous là mais ma vie d'avant me manque! Les parcs, la nature, le ciné, les restaus, les longues balades avec mon amoureuse, partir en vacances, juste se sentir libre de sortir quand on veut...

Voilà, je pense qu'en premier lieu, verbaliser et mettre à plat nos sources d'angoisses aide déjà pas mal. C'est comme ce que je fais avec les enfants en classe. Mettre des mots sur une émotion et une sensation physique. Et ensuite chercher ce qui pourrait m'aider à aller mieux.

- Marcher. D'une efficacité redoutable. Tous les matins, dès que je suis debout, je m'habille et je fais mon heure de marche rapide. Même les jours où je n'ai pas envie parce qu'il est trop tôt et que j'aimerais prendre le temps de boire mon café en candycrushant. Mais j'y vais quand même parce que si j'attends je sais qu'il y aura du monde et ça va me stresser. Donc en gros je sors de 7h à 8h, ça me réveille, ça sent les fleurs, je suis quasiment seule, je fais environ 7 kms (de quadrillage...) et ça me défoule pour (presque) le reste de la journée. Et à la fin de ce confinement je serai capable de dessiner un plan de neudorf les yeux fermés et j'aurai fait connaissance avec tous les chats du quartier :) Ils viennent tous vers moi en gueulant pour avoir des câlins, c'est vraiment trop drôle. Ca c'est celui de ce matin:

 

L’image contient peut-être : chien et plein air

L’image contient peut-être : chien, chaussures et plein air

L’image contient peut-être : chaussures et plein air

#amispourlavie

Jardiner: et là j'explose de gratitude d'avoir un balcon. Faire pousser des fleurs c'est toute ma vie, et je mesure ma chance folle d'avoir cet espace extérieur où je peux planter des graines, écouter mon carillon, fumer de l'encens, mettre mes mains dans la terre et regarder grandir tous mes bébés plantes au jour le jour... Psychologiquement ça me procure une force énorme de pouvoir m'occuper de mes fleurs, d'ailleurs je te prépare un article dédié. Les fleurs ont chez moi un pouvoir incroyablement thérapeutique. 

Ressentir et exprimer: comme je le disais tout à l'heure même si je vais plutôt bien globalement je ne suis pas cool et zen à 100%, j'ai des coups de mou et je m'autorise à les vivre. Donc quand je sens que ça arrive, (en général je commence à avoir du mal à respirer, c'est très sympa) je m'allonge, je respire le plus calmement possible, je me recroqueville en position foetale, je laisse venir les larmes et je pleure le temps qu'il faut. Et ça passe avec du calme et de la bienveillance. Maintenant que ça m'est arrivé plusieurs fois je reconnais vite quand ça commence et je sais que je ne vais pas mourir de suffocation donc je panique moins et j'attends que ça passe. Et j'ai surtout remarqué que plus je me coupe des infos et des réseaux sociaux où tout le monde y va de son avis hyper pro sur cette épidémie, moins ça m'arrive. D'ailleurs sur facebook je ne partage en ce moment quasiment plus que des photos de fleurs et de plantes. Et j'ai coupé toutes les notifications. J'estime qu'en cette période et avec le nombre de décès liés à ce virus, la moindre des décences c'est de s'abstenir de commenter et critiquer à tout va et partager des infos à l'origine doûteuse. Donc je me tais, même si je n'en pense pas moins, et je me focalise sur la beauté. 

- Rythmer et ritualiser: je l'ai déjà dit mais pour garder un semblant de normalité, je trouve super important d'essayer de maintenir un rythme et de ne pas se laisser partir en live. Donc je continue à le lever super tôt (et me coucher tôt aussi) et je me tiens à une sorte d'emploi du temps pour structurer mes journées. La marche tôt le matin, puis ménage, lecture sur le balcon et ordi, je déjeune, et re-lecture, puis Netflix et yoga. Et quand ma chérie rentre du boulot, on passe du temps ensemble. Par contre je passe mes journées en pyjama et ça ne me dérange absolument pas ;) De toute façon on a l'habitude de se changer en homewear dès qu'on rentre à la maison depuis toujours, donc ça n'a pas changé, sauf que quand je rentre il est 8h du mat au lieu de 17h... Et puis les petits rituels c'est la bougie que j'allume chaque soir pour marquer la fin de la journée, les mails et messages pour prendre des nouvelles des gens que j'aime, les soins du visage que je continue religieusement parce que ça me fait du bien, etc..

- S'ancrer: avec le yoga, la méditation et le silence. Ca aussi je continue précieusement, parce que le yoga me ramène à ma respiration, et la respiration c'est le premier truc qui trinque en cas d'anxiété. Respirer profondément est un super outil contre le stress, donc je continue quotidiennement la playlist du mois d'avril d'Adriene, le thème c'est "Nurture", donc c'est parfait, et je fais aussi souvent une deuxième séance de yoga en free style, en ce moment c'est sur ce mantra que j'adore et que je chante toute la journée dans ma tête...

Ganesha c'est mon nom de déesse hindoue ;) Et comme il est en boucle pendant une heure, c'est parfait pour le yoga. Plus globalement, l'ancrage est primordial dans des périodes difficiles, que ce soit en se connectant à la terre et la nature, en méditant, ou en se coupant pour un temps de tout le bruit extérieur pour aller juste écouter ce qui se passe à l'intérieur de soi. Quand c'est difficile dehors, les réponses sont généralement dedans et on est tous en mesure d'aller écouter sa musique intérieure pour savoir comment on va vraiment. Se fier à son instinct, à ses tripes. Si je sens qu'en me coupant des infos je vais bien, je sens une espèce de clarté, de tranquilité, c'est que c'est mon énergie profonde et je me dois de l'écouter et la suivre sans me laisser polluer. En ce moment on a plus que jamais besoin de gens qui vont bien et qui tiennent le coup. Et si chacun se contente de travailler là-dessus ce sera déjà énorme pour la globailté. Je dis "se contente" mais on est bien d'accord, ça demande du boulot et ne va pas forcément de soi, surtout si on écoute l'actu et ses discours anxiogènes. Donc si je n'avais qu'un conseil à te donner, c'est d'écouter plutôt l'intérieur. Que me dit mon ventre, que me disent mes émotions quand je me coupe un peu de tout. Et en anglais s'ancrer c'est to ground, et ground c'est aussi le mot pour dire la terre, le sol. Je pense que la priorité pour aller bien en ce moment c'est revenir à ça. Le corps, les sensations, la façon dont mes pieds sentent le sol, la façon dont mon corps se sent soutenu quand je m'allonge sur mon tapis de yoga. Les petits rituels de diffuser des huiles essentielles, de faire des massages, tout ce qui ramène aux sens et au corps.

-Rester en éveil: confinement ou pas, je continue à essayer d'apprendre des choses et à rester curieuse, surtout pour penser à autre chose. Je me suis inscrite à un mooc de botanique, j'essaie de lire le plus possible (ça revient, ouf...) et de m'informer au sujet d'autre chose. Tout ce qui tourne autour du développement perso me fait encore plus de bien que d'habitude, donc j'essaie vraiment de me créer un environnement mental riche et apaisant.

Voilà mes petits trucs pour lutter contre l'anxiété, j'ai aussi la chance d'avoir une petite femme avec qui je ris toujours autant, tous les soirs avant de s'endormir on se prend du temps pour nous et je fais l'andouille pour la détendre, et la faire rire aux larmes me fait toujours autant de bien...

Voilà, et toi, c'est quoi tes petits trucs pour aller bien en ce moment?

 

 

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Commentaires
V
Je comprends, il m'a aussi fallu un temps fou avant de réussir à ouvrir un bouquin, mais maintenant c'est bon, je pense qu'il fallait passer par ce temps d'adaptation, ce qui est normal vus les changements imposés de façon si brutale...L'essentiel c'est de trouver les trucs qui nous font du bien, et il y en a forcément... La seule chose que je n'arrive pas à faire et qui me panique encore c'est sortir faire des courses.... pour l'instant je bloque mais je vais réessayer un de ces jours.... Bon courage en tous cas, on va y arriver :)
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M
L'anxiété a été omniprésente ici pendant un bon bout de temps...déjà avant le confinement national puisqu'à Mulhouse c'était déjà l'horreur, puis avec les jours qui s'aggravaient et notre déménagement qui devenait compromis. Puis l'annonce est tombée, et nous avons été confinés dans l'appartement et sans extérieur...j'ai passé une bonne semaine à "étouffer"...des grosses migraines toute la journée, des minutes passées à la fenêtre pour essayer de respirer un peu d'air. Puis une panique par rapport à mes sorties quotidiennes qui font partie de mon mode de vie depuis des années, cette interdiction m'a terrorisée. (déjà que je suis une rebelle depuis toute petite, je déteste qu'on m'interdise qq chose!) ...puis du stress pour mes parents et surtout pour ma grand-mère qui vit seule et qui comme moi n'a jamais supporté d'être enfermée. Et puis, le boulot m'a sauvée...des heures de cours violon par Skype! Affreux pour les oreilles mais tellement bénéfique pour ma santé psychologique. J'ai aussi fait un espace bien être avec mon tapis de Pilates et quelques petits accessoires, mais psychologiquement je n'ai pas réussi...impossible de me détendre et de profiter du moment présent! Les méditations, j'ai essayé tous les jours, impossible également. Le seul moment où je me relaxais c'était devant ma machine à coudre ou devant une série. Maintenant je respire un peu mieux...on a enfin une date de déménagement, même si je n'y croirais que quand ça sera fait, et les journées passent très vite!
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