Se relever
Me répéter en boucle que ma petite Lyloo aura eu une vie incroyablement pleine d'amour, une vie comme beaucoup d'enfants n'en auront jamais, qu'elle aura été entourée chaque instant, chouchoutée, bisouillée, écoutée, que ses parents l'ont aimée plus que tout et que même à presque 6 ans je lui faisais encore faire l'avion quand elle se jetait dans mes bras en courant dans la cour de récré. Me dire que personne n'aurait pu détecter plus tôt cette maladie découverte à l'autopsie qui a brutalement affaibli son coeur, que c'était impossible de se douter que quelque chose n'allait pas. Que personne n'aurait pu faire mieux. Qu'on a fait tout ce qu'on pouvait pour la sauver, mais que parfois ça ne suffit pas.
Après les nuits d'insomnie, les heures à pleurer et une tension au ras du sol je suis prête à continuer. Il faudra du temps pour accepter, du temps pour que son prénom ne me fasse plus monter les larmes aux yeux. Mais déjà quand je regarde sa bouille de petit chat sur mes photos je lui souris. C'est elle qui avait lancé la mode l'année dernière du "bonjour maîtresse adorée", quand elle rentrait dans ma classe après tous les autres en rentrant de récré, pour être sûre de son petit effet.
Ma Lyloo choupinette, j'entends ta voix chaque fois que je passe la porte de ma classe et je serai là samedi prochain quand tous ceux qui t'aiment se réuniront pour te dire au revoir. Tu as partagé avec moi une année de ta vie, un sixième de ta vie, ça compte tellement tu sais ...
Tout à l'heure j'ai joué pour toi, je sais à quel point tu l'aimais, mon alto, et puis la musique c'est un raccourci vers les anges. J'ai réussi à ne presque pas pleurer t'aurais été fière de moi.
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