La musique

La musique a toujours fait partie de ma vie. D'aussi loin que je me souvienne. Bien avant l'alto, bien avant le violon, bien avant les choeurs du Philharmonique. Toute petite je rentrais de l'école maternelle en chantant comme un pinson, mes grands parents enregistraient des cassettes où je chantais pendant des heures, à la demande, comme un juke-box. Ce truc de juke box je l'ai encore, que ce soit au chant ou avec un instrument, tu demandes, je joue. Et je peux faire ça pendant des heures. (Surtout si tu donnes beaucoup d'argent.) Je chantais à la maison, je chantais dans la voiture (les vacances dans le sud, le cauchemar de mon père qui conduisait, parce que pour moi une chanson entendue = une chanson connue par coeur, donc même les Bee Gees je chantais avec à 6 ans...) 

Toute petite aussi je me suis mise à jouer au piano de chez ma grand-mère. En gros tout ce que j'ai entendu deux ou trois fois je suis capable de le rejouer (pas  forcément les accords exactement identiques mais on reconnaît quand même très bien les chansons ;) Mes parents ont voulu exploiter cette facilité et me faire prendre des cours mais j'ai bloqué avec la Méthode Rose.... Du coup je refusais de jouer devant le prof et dès qu'il était parti, je m'y remettais comme une sale gosse (que je suis toujours quand j'ai pas envie). Alors ils ont abandonné, je me suis remise à jouer et à chanter, et à 20 ans j'ai rencontré le violon qui a été le grand amour de ma vie pendant de longues années. Là en revanche je n'ai pas pu échapper au solfège et à la lecture des notes donc ça a été dur au début (je mettais les numéros de doigts sur toutes les notes des partitions tellement j'étais flemmarde...) et pendant que j'essayais de faire rentrer ça dans mon cerveau je jouais tout le reste à l'oreille et par coeur. Comme au piano. Ca a d'ailleurs été dramatique quand je suis passée à l'alto et que j'ai du changer de clé... Là aussi j'ai longtemps joué avec les numéros des doigts notés...

Et au moment où je laissais le violon pour l'alto (j'avais définitivement besoin de graves et d'ancrage dans ma vie...) le chant est revenu presque par hasard, quand après avoir suivi des cours de chant classique lorsque j'étais en 1ere année de musico (j'étais déjà instit mais j'avais eu envie de faire un break et de changer de milieu, à l'époque je ne savais pas que je n'y aurais droit qu'une fois... ha ha ...) j'ai passé par hasard et vraiment en touriste l'audition des Choeurs du Philhar. Et comme dans ma vie j'ai toujours eu de la chance, j'ai été prise. Moi qui n'avais jamais chanté dans une chorale, faire mes débuts là-dedans ça a été un luxe absolu et une expérience incroyable. J'ai chanté derrière Yuri Bashmet et j'avais appris 20 pages par coeur en géorgien pour le regarder jouer de l'alto dans Styx de Kancheli... Moi qui n'avais quasiment connu que des expériences de soliste en concert avec le violon je découvrais pour la première fois ce que c'était d'être portée par tout un choeur, d'être une goutte dans une vague. Et c'était très différent de jouer en orchestre au violon, le chant c'est vraiment particulier, c'est vraiment une expérience totale au niveau corporel...

Et puis après 4 ou 5 ans j'ai laissé le choeur, parce que ma grand mère était entrain de mourir et que je ne pouvais plus chanter sans fondre en larmes.. On préparait la Passion Selon Saint Matthieu à l'époque, une de mes oeuvres préférées. Je ne l'ai du coup jamais chantée en concert, je suis partie avant. Ma pianiste a déménagé, c'est devenu difficile de trouver des gens avec qui préparer des choses, et puis en appart, je n'ai jamais trop osé jouer. Du coup la musique s'est mise un peu en sourdine dans ma vie (c'est l'époque où j'ai commencé la course à pieds, et ça aussi ça me prenait beaucoup de temps...) 

Je sors mon alto de temps en temps, à l'école, pour les enfants, pour faire des choses avec des parents musiciens quand j'en ai. Et quand ça me prend je chante. Quand je tombe sur une chanson que j'aime. Quand on se fait des soirées spotify avec ma chérie et qu'elle me met toutes les chansons que j'aime. Récemment, sur la playlist de grève de France Culture j'ai découvert Coward de Yael Naim. Et je me suis pris cette chanson en pleine figure. J'ai immédiatement su qu'il fallait que je sache et la chanter et la jouer au piano. Chanter ça a été facile, il suffit d'avoir les paroles. Pour le piano, ça a été un peu plus compliqué. Celui de ma grand-mère est chez mes parents, (un vrai, mais un peu désaccordé) et je n'avais pas envie d'acheter un piano électrique neuf, 1. pour des raisons écologiques et 2. pour l'usage sporadique que je vais en avoir. Je ne voulais pas de synthé avec 3000 voix différentes et plein de trucs pour enregistrer mais juste un clavier avec un joli son. Et j'ai une fois de plus eu beaucoup de chance parce qu'on m'en a gentillement prêté un. Il dormait sur une étagère, donc je peux l'utiliser tant que je veux, simplement il n'est pas à moi. Et ça me va très très bien, surtout écologiquement! C'est tellement mieux d'utiliser un objet déjà là dont quelqu'un d'autre ne se sert pas plutôt que de racheter un nième exemplaire neuf. 

Du coup on l'a récupéré ce matin en voiture (c'est une sacrée bête...) et je joue non stop depuis :) Comme quand j'étais petite. Je joue, je chante, et ça me rend infiniment heureuse. La musique c'est toujours quand je m'y remets que je me rends compte à quel point ça m'avait manqué...

Et maintenant que j'arrive quasiment à chanter Coward en m'accompagnant, j'attaque mon rêve, savoir jouer le Prélude n1 de Bach. J'ai toujours joué les premières mesures à l'oreille mais là je veux le jouer correctement avec les bonnes notes et surtout jusqu'au bout! Et avec Youtube, c'est magique, même pas besoin de savoir lire les notes, j'ai trouvé un tuto qui me l'apprend à l'oreille, c'est exactement ce qu'il me fallait  :D

Voilà, c'est ma joie du jour. Avec un programme super motivant pour les jours à venir...

Comments

[graind'sel]

Bonne chance et beaucoup de plaisir dans cette nouvelle activité ! bon dimanche et belle semaine à toi !